
Le gaspillage alimentaire aggrave la faim dans le monde et augmente les émissions de gaz à effet de serre, l’une des causes principales de la crise climatique.
Les Nations unies estiment qu’environ le tiers des récoltes alimentaires est perdu ou gaspillé tous les ans à travers le monde. Et à l’échelle de la planète, les aliments mis à la poubelle représentent 8 % des émissions de gaz à effet de serre.
Aux États-Unis, des militants et des organisations œuvrent pour promouvoir le recyclage alimentaire. Leurs efforts permettent de nourrir des communautés et de réduire les émissions de carbone.
De la ferme à la poubelle ? Certainement pas
Quand Maria Rose Belding, à 14 ans, faisait du bénévolat pour un service d’entraide alimentaire, elle a constaté que les aliments périmés étaient jetés à la poubelle alors que des gens faisaient la queue à une soupe populaire non loin de là.
« C’était l’une des sensations les plus brutales que j’aie jamais ressenties », a-t-elle déclaré à la BBC en janvier*. C’est ce qui l’a poussée à consacrer plusieurs années au développement d’une plateforme en ligne, la MEANS Database.
La plateforme met en relation des restaurants et des supermarchés avec des banques alimentaires, des services d’aide alimentaire, des soupes populaires, des centres d’hébergement et des lieux de culte qui distribuent alors les excédents ou les aliments presque périmés, autrement destinés au rebut.
La plateforme, qui a commencé à petite échelle, s’est vite élargie. « On a commencé dans deux États mais, à la fin de 2015, on fonctionnait dans 26. On gérait ça de mon dortoir » à l’American University, a-t-elle précisé.

Depuis lors, la base de données MEANS a récupéré plus de 3,1 millions de tonnes de nourriture et servi plus de 537 000 repas à des Américains
Le Farmlink Project, une organisation sans but lucratif dirigée par des étudiants américains, gère une opération du même genre. Elle met directement en contact des agriculteurs et des banques alimentaires.
« Notre mission est de créer un système alimentaire qui donne la priorité d’abord aux gens et à notre planète », souligne James Kanoff*, son PDG et cofondateur.
Des étudiants bénévoles transportent les excédents des agriculteurs vers les banques alimentaires proches de là, qui les distribuent ensuite aux Américains dans le besoin.
Depuis 2020, le Farmlink Project a récupéré près de 24 500 tonnes de produits alimentaires et livré 44,8 millions de repas à travers les États-Unis. Cela a permis d’éviter l’émission de 10 300 tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, l’équivalent de 2 200 voitures retirées de la circulation.
Le Farmlink Project Mexico, récemment lancé par Farmlink Project, a déjà redistribué plus de 112 tonnes de fruits et légumes vers des banques alimentaires dans le pays.

Les supermarchés mettent parfois à la poubelle des fruits et des légumes parfaitement comestibles mais à l’aspect repoussant parce que les clients n’achètent pas les produits « imparfaits ».
Aux États-Unis, le service de livraison Imperfect Foods récupère ces fruits et légumes dans les supermarchés et les livre à domicile une fois par semaine.
Depuis le lancement d’Imperfect Foods, il y a sept ans, l’organisation a récupéré 63 049 tonnes d’aliments, ce qui a permis de conserver 14 500 m3 d’eau et d’éviter l’émission de 35 000 tonnes de dioxyde de carbone.
« Quand on cultive des produits alimentaires, on veut qu’ils soient mangés, indique l’entreprise, pour honorer toutes les ressources qui ont permis de les faire pousser : l’eau, l’énergie, les investissements financiers, le temps et les soins. »
*en anglais